La Nouvelle République : Le désamiantage de la tour Kennedy aux Couronneries, à Poitiers, a démarré il y a peu. Celui-ci devrait s’étaler sur près de huit mois. L’immeuble sera ensuite démoli début 2025. Kennedy, la tour emblématique du quartier des Couronneries à Poitiers, va bientôt disparaître du paysage. Vidé de ses occupants depuis le printemps 2023, l’immeuble attend patiemment sa fin. Une démolition longuement retardée par des problématiques financières. « Les diagnostics complémentaires ont révélé un surcoût lié à l’ampleur du chantier de désamiantage », observe Isabelle Mathieu, chargée d’opération à Ekidom. Les financements ont finalement été débloqués à force de négociations entre les différents acteurs.
La structure de 38 mètres sera grignotée par une grande pelleteuse
Les ouvriers ont investi la résidence il y a quelques semaines. De quoi attiser la curiosité des passants qui viennent aux nouvelles pour en savoir plus sur le calendrier de la démolition. Pour l’heure, elle en est à l’étape du curage. « L’objectif est de vider le bâtiment des matériaux non amiantés », observe la responsable d’Ekidom. Portes, menuiseries, linos et autres bacs de douche sont concernés par ce curage. Tous ces matériaux pourront être remployés.
Le curage démarre par les étages supérieurs. Les équipes descendront d’étage en étage. Chaque zone désamiantée sera isolée avec un système d’entrée par un sas. Les peintures, enduits et faïences des murs, plafonds et sols seront traités. Une partie du chantier confidentielle. À l’extérieur, seules les dalles roses, visibles sur la façade de l’édifice, seront traitées. Les déchets seront ensuite emballés et évacués vers des centres de stockage.
Le béton sera réemployé
Huit mois de chantier seront nécessaires à ce désamiantage. « Entre quinze et vingt ouvriers évolueront en simultané sur le chantier, évoque un responsable. Il faut savoir que, pour des raisons de sécurité, un ouvrier ne peut pas travailler plus de six heures dans un tel environnement. »
À l’issue, il ne restera que la structure du bâtiment. Celle-ci sera détruite dès les premiers jours de 2025. Une grande pelleteuse viendra grignoter les 38 mètres de l’édifice. « L’opération n’a rien d’exceptionnel pour nous, juge-t-on sur le chantier. D’autant que la situation de la tour semble propice à ce genre d’opération puisqu’elle offre beaucoup d’espace autour d’elle. »
Toutefois, un tapis de PVC sera étendu pour éviter les projections de débris sur le Carré bleu et sur Barangaï K2. Les gravats seront ensuite évacués pour éviter des manipulations très bruyantes et poussiéreuses sur le site. À terme, la structure sera broyée et réutilisée en tant que béton de remblais.
Article publié par le journal La Nouvelle République le 14 mai 2024 et écrit par Bastien BLANDIN