LA NOUVELLE RÉPUBLIQUE
Une salle en surplomb pour la pratique collective peut être isolée ou non du studio de danse qui a servi de salle de spectacle lors de l’inauguration.
© Photo NR
L’ex-école maternelle Charles-Perrault vient de changer de vocation mais reste dédiée aux apprentissages. Ce sera le cinquième site du conservatoire.
Et de cinq ! Dès la rentrée, plus précisément le 19 septembre, les élèves du conservatoire de Grand Poitiers vont découvrir un nouveau site (1) qui apportera un peu d’oxygène à la structure mère en centre-ville, 5, rue Franklin et certains autres sites. Ce cinquième bras du conservatoire sera plus spécifiquement dédié à trois arts : la musique, la danse et la comédie. « Ce bâtiment va permettre de reventiler l’activité » Le lieu – ex-école maternelle Charles Perrault d’une superficie de 700 m2 – a entièrement été réhabilité pour accueillir les futurs
élèves. Il comporte de nombreuses particularités relatives aux matériaux utilisés et aux espaces repensés. La nouvelle directrice, depuis la rentrée dernière, Marie-Jean Guillemette-Lazennec, a rappelé au cours d’une visite « inaugurale » et en musique, l’ancrage territorial du conservatoire amené à rayonner sur les 40 communes de Grand Poitiers. Ce nouvel équipement va « désengorger » les autres lieux occupés par le conservatoire. Il pourra être ouvert jusqu’à 150 élèves en même temps.
« Outre les salles d’apprentissage permettant de regrouper 19 élèves avec les instruments, nous avons une salle de 100 m2 en surplomb pour la pratique collective. Elle permettra à la fois les cours et les actions d’ampleur. Elle est attenante à un studio de danse de 200 m2 correspondant aux normes en vigueur. Les deux salles peuvent être reliées ou séparées en fonction des besoins. Ce bâtiment va nous permettre de reventiler l’activité », assure Marie-Jean GuillemetteLazennec.
Recyclage Le chantier a été confié à des architectes locaux de l’Atelier du trait. « L’isolation extérieure et le remplacement de fenêtres avaient été effectués, note Guillaume Trocmé, architecte associé de l’Atelier du trait. Nous avons composé avec cet héritage destiné à une fonction précise. Nous avons transformé la coquille vide. L’actuelle salle de danse, par exemple, a été décaissée pour avoir une hauteur de plafond de trois mètres. C’est le premier studio de danse à Poitiers qui répond à toutes les règles. » Les architectes ont réutilisé les portes et les fenêtres par un jeu de chaises musicales ainsi que les faux plafonds déposés et remis en place. De même pour les radiateurs ou, plus insolite, les porte-manteaux « des petits » dispatchés dans les salles.
« Économiquement, ce n’est pas intéressant mais nous valorisons ainsi la main-d’œuvre et non la matière. »
Palette colorielle subtile du sol au plafond, les matériaux sont soit réutilisés, soit biosourcés. Et pour « donner une âme » à ce lieu tout neuf, le cabinet d’architecte a fait appel à Cécile Charron et Charlotte Trocmé, respectivement architecte et décoratrice d’intérieur. Elles ont choisi une palette colorielle subtile évoquée par Charlotte Trocmé : « Nous souhaitions donner un côté chaleureux et doux à ces espaces avec des couleurs apaisantes et inspirantes. D’une pièce à l’autre, on retrouve au moins une couleur qui aide visuellement à la circulation des usagers. Notre base de travail a été le bois utilisé dans le couloir ou pour les panneaux de
séparation. »
Le chantier s’est déroulé sur une bonne année pour un montant d’1,330 M€.
(1) Sites du centre-ville, des Trois-Cités, de Bellejouanne et de Migné-Auxances.