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La place de Bretagne, déjà végétalisée, sera l’un des sites à accueillir les nouvelles plantations propices à la biodiversité. (Photo archives CP). Tweet.
La Ligue pour la protection des oiseaux invite tous les habitants, écoles, associations à des chantiers de plantations de haies et arbustes pour « inventer la ville de demain, avec plus de nature ».
Habitants des Couronneries mobilisés pour la nature : c’était l’unique sujet à l’ordre du jour du conseil citoyen des Couronneries, il y a quelques jours, pour la reprise de ses réunions après une longue pause liée à la situation sanitaire. Un « sujet porteur », comme l’a souligné Dominique Rabot, l’un des animateurs de ce conseil, puisqu’il impliquera tous les habitants, associations, écoles, structures du quartier, sur plusieurs mois, sous la houlette de la LPO (Ligue pour la protection des oiseaux).
« Une première à l’échelle d’un quartier »
Stéphane Troubat, animateur de la LPO, est venu détailler le projet, l’un des dix initiés au niveau national par l’Agence nationale de la cohésion des territoires qui finance les 24.000€ nécessaires, avec la Région. « Cette agence a sollicité la LPO pour développer des actions d’éducation à la nature dans des quartiers prioritaires en politique de la ville. Aux Couronneries, il y a beaucoup d’arbres, buissons, espaces verts : c’est intéressant pour le cadre de vie mais ce sont des espèces ornementales, qui ne fournissent pas les ressources nécessaires pour l’alimentation, les sites de nidification… pour les oiseaux. »
D’où l’intérêt, en plus de préserver l’existant, d’agir pour offrir toutes les conditions à la protection du vivant dans sa diversité. « On peut mettre en place des choses très simplement, insiste Stéphane Troubat, comme accepter une nature plus sauvage, sans que tout soit toujours bien taillé, bien tondu… Les plantes sauvages sont facilement accessibles pour les insectes. Cela permet de favoriser la présence de ressources alimentaires pour les oiseaux et donc la nidification, dans les haies, les cavités… Le changement climatique est là, mais nous pouvons agir pour inventer la ville de demain, avec plus de nature. »
Le projet qui va s’étendre de novembre à mai vient décupler les leviers d’action, en mobilisant tous les habitants volontaires sur des chantiers de plantations de haies et d’arbustes et sur de nombreuses animations: fabrication de nichoirs, sorties à la découverte des oiseaux, échanges à la médiathèque… « Nous menons souvent de telles actions à l’échelle de communes plus petites, nous l’avons aussi fait sur un site à la Blaiserie il y a trois ans, mais c’est la première fois à l’échelle de tout un quartier de Poitiers », poursuit-il. Des enfants des trois écoles seront impliqués avec notamment un temps fort, le 2 décembre, avec la venue d’un cheval de trait des Bois de Saint-Pierre, avec une charrue, pour tracer le sillon de plantation d’une des futures haies.
De Québec à Daudet
Plusieurs sites ont d’ores et déjà été identifiés pour les chantiers : « On a imaginé des haies champêtres, qui fleurissent et produisent des fruits, à chaque fois que c’est possible, annonce Stéphane Troubat. Nous allons aussi conforter des bosquets existants en diversifiant les essences. Nous planterons aussi des plantes grimpantes, qui grandissent plus vite que les arbres! » Les sites concernés sont la place de Bretagne (65 mètres de haie, deux arbres, des nichoirs); la rue des Couronneries (encore en réflexion); le boulevard des Hauteurs (105 mètres de haie, quatre arbustes, des nichoirs); le site du château d’eau (38 mètres de haie, quatre arbres, des nichoirs); le terrain de Québec (20 mètres de haie, quatre arbres, des nichoirs); la maternelle
Daudet (plantes grimpantes, arbres fruitiers dans le potager).
Contact : Conseil citoyen, cccouronneries@ gmail.com
Élisabeth Royez