LA NOUVELLE RÉPUBLIQUE 27.03.2020
Les maisons de quartiers sont très actives auprès des familles en soutien des enseignants pendant la période actuelle de confinement. © Photo NR
En ces temps si particuliers d’école à domicile, les maisons de quartiers apportent un soutien quotidien aux familles, parfois sans matériel numérique.
A la maison depuis la fermeture des écoles il y a maintenant dix jours dans des conditions pas toujours faciles, les petits Poitevins, élèves de maternelle et de primaire, reçoivent bien sûr un soutien très actif de leurs enseignants pour poursuivre leurs acquisitions scolaires. Mais parallèlement à la mission quotidienne des professeurs des écoles, la Ville de Poitiers et les maisons de quartiers ne sont pas en reste pour apporter leur pierre à l’édifice et renforcer le lien notamment en direction des familles non connectées.
« On connaît les enfants »
L’action des centres socioculturels s’avère particulièrement importante en complément de l’Éducation nationale « pour qu’il n’y ait pas de trou dans la raquette », comme l’exprimait mercredi Alain Claeys lors de la visioconférence quotidienne des dispositifs de solidarité. Pour le maire de Poitiers, dont les services sont en lien quotidien avec l’inspection d’académie, il est nécessaire qu’un envoi postal des programmes puisse être réalisé en direction des élèves qui ne disposent pas d’ordinateur à la maison.
Pour réussir le défi de l’école à distance pour tous, les maisons de quartiers sont déjà sur le pont et particulièrement actives sur le sujet du lien avec les familles qu’elles connaissent bien. Un accord vient d’ailleurs d’être signé avec la préfecture pour permettre à des binômes issus des différents centres sociaux poitevins de se déplacer pour aller en appui aux familles sur le terrain, et ce bien entendu dans le respect des mesures de protection sanitaire.
A titre d’exemple, comme l’explique Alexandre Motard, directeur de la Maison des Trois-Quartiers, « nous sommes déjà en lien téléphonique avec toutes les familles dont les enfants sont accueillis usuellement chaque soir dans le cadre du Class (Contrat local d’accompagnement à la scolarité) et tous les centres le font également. On connaît les enfants, on connaît les familles, on ne veut pas se substituer mais on souhaite savoir comment ils vivent le confinement et si nécessaire les aider. »
« Sur le terrain, on intervient auprès de ceux qui n’ont pas d’imprimante en fournissant des photocopies, on propose de voir avec les voisins pour ceux qui n’ont pas d’ordinateur ou qui ne savent pas comment ça fonctionne, poursuit Alexandre Motard. Mais au-delà du matériel l’idée est d’apporter des conseils pour savoir comment accompagner. Car ce n’est pas simple quand les parents travaillent ou quand il y a plusieurs d’enfants. »
« Certains collègues souhaiteraient qu’on aille plus loin et qu’on puisse faire du micro-accueil dans nos structures », poursuit-il. « Mais tout cela se fait en appui du travail de l’éducation nationale. A la M3Q, nous sommes toujours en lien avec le directeur de Paul-Bert, l’école du quartier, où les enseignants sont à fond dans leur boulot, c’est de la folie ! ».