LA NOUVELLE RÉPUBLIQUE 27.03.2019
Pour fixer dans le temps l’évolution des Couronneries, Gilles Guillaume, animateur au centre d’animation, réalise 12 portraits d’habitants pendant un an.
Dans la Caravane à souvenirs, Anouar est face caméra. Derrière lui, la fenêtre donne sur le Carré bleu, un lieu symbolique des Couronneries pour ce jeune homme de 17 ans. Dans ce studio mobile, Gilles Guillaume et
Estelle Ragonneau ont capté, jeudi 21 mars, « la mémoire du quartier ».
Une approche sensible du quartier
L’animateur audiovisuel du centre d’animation et la chargée d’accueil, qui s’occupe aussi de la prise de son, ont démarré un travail sur le long cours.
Pendant un an, ils vont enregistrer 12 portraits de résidents, une manière de fixer 50 ans d’histoire alors que le renouvellement urbain a commencé.
« C’est une approche sensible sur la façon dont on vit dans un quartier. Ce n’est pas un récit d’urbanisme, c’est un projet d’émotion », s’enthousiasme
Gilles Guillaume, revendiquant une approche documentaire « à l’opposé du micro-trottoir ». « Ce travail sur la mémoire va se poursuivre sur trois, quatre ans, et va prendre plusieurs formes », précise Laurence Cornu, animatrice de la Maison du projet des Couronneries, créé dans le cadre du Programme national de renouvellement urbain.
Pour la Caravane à souvenirs, Gilles Guillaume cible des personnes qui
« vivent, ont vécu, ou qui travaillent » aux Couronneries. Après un pré-entretien, l’animateur fait choisir aux personnes retenues « un endroit qui leur est cher, lié à des souvenirs forts ».
Après deux seniors, le troisième portrait est un regard plus jeune. « J’avais 6 ans quand je suis arrivé dans le quartier, commence Anouar. Je venais au centre de loisirs La Fontaine, qui a déménagé plus loin. J’allais à l’école Andersen. » Avec un Bafa en poche, les rôles se sont inversés : « Le fait d’être dans la même structure, je me remémore énormément de souvenirs. Je ne pensais pas en parler un jour. »
A 17 ans, Anouar est devenu animateur dans le Centre de loisirs qu’il fréquentait plus jeune.
Un travail sur l’image La Caravane à souvenirs permet aussi de donner un coup de projecteur sur les Couronneries : « C’est vrai que le quartier n’est pas réputé comme Buxerolles, reconnaît-il. Les gens qui habitent ici s’y plaisent, tout le monde se connaît. Je n’en ai pas une mauvaise image car j’y
habite. Je sais ce qu’il y a, ce qu’il vaut. »
F.A.