Magazine le 7 – La directrice générale de l’Agence nationale pour la rénovation urbaine (Anru) Anne-Claire Mialot a assisté ce jeudi aux Couronneries, à Poitiers, à l’inauguration de la Résidence Schuman. Un bâtiment emblématique du Nouveau Programme national de rénovation urbaine (NPNRU).
Pourquoi marquer de votre présence l’inauguration de la Résidence Schuman ?
« La réhabilitation de la résidence Schuman est emblématique, pour Poitiers mais aussi de ce que porte l’Anru. C’est un projet destiné à améliorer de façon qualitative les logements proposés à la location, avec des coursives, des espaces communs retravaillés, la labellisation BBC (ndlr, basse consommation et bas carbone)… Par ailleurs, concernant la méthode, le bailleur social Ekidom a non seulement eu une politique intéressante en matière de développement durable (rénovation thermique et recyclage des matériaux) mais il a travaillé avec les habitants, en concertation puis par un accompagnement au quotidien. Les Couronneries est un projet ambitieux. »
Un projet ambitieux à l’échelle de Poitiers ou au niveau national ?
« Les Couronneries fait partie du deuxième programme de l’Anru, le nouveau programme de rénovation urbaine (2014-2030) qui concerne 450 quartiers. Le NPNRU représente un concours financier de 14Md€, les Couronneries 25M€ (pour un projet global avoisinant les 90M€). C’est donc un projet à l’échelle de Poitiers. Il permet un traitement de l’habitat, en réhabilitation ou en démolition, mais il prend aussi en compte les enjeux sociaux, culturels et économiques, avec la rénovation de l’école Andersen, le confortement d’équipements publics du quartier… Il entre tout à fait dans la démarche « quartiers résilients » car il intègre des enjeux de résilience, qu’ils soient climatiques, sociaux, de santé et économique. Il est en cohérence avec ce que l’Anru souhaite porter. »
L’Anru a 20 ans. En quoi l’approche de la rénovation urbaine a-t-elle évolué ?
« Il y a une évolution dans la façon dont on fait le renouvellement urbain, notamment sur la question de la priorisation des enjeux. L’attention portée à l’adaptation aux enjeux climatiques est plus importante aujourd’hui, d’autant que les quartiers Politique de la ville sont parmi les plus confrontés à cette question, en termes de précarité énergétique, de pollution sonore… L’Anru a également évolué dans les modes d’intervention, à travers une meilleure prise en compte des besoins en équipements publics, pour penser les projets dans leur globalité. Par ailleurs, une attention forte est portée sur le sujet de l’habitat privé. A ce sujet je suis chargée, avec Jean-Martin Delorme, président de la section Habitat de l’IGEDD (ndlr, Inspection générale de l’environnement et du développement durable) et Cédric Van Styvendael, maire de Villeurbanne, d’une mission de réflexion sur le futur renouvellement urbain. Nous devons rendre notre rapport au ministère à l’été. Dans ce cadre, nous nous interrogeons sur quels enjeux, quels types de territoires… ? »
Les partenaires de l’Anru changent-ils également ?
« Nous avons des partenaires historiques comme l’Etat, la Caisse des dépôts, la Banque des territoires, l’Agence nationale de la cohésion des territoires… Mais pour des projets de « quartiers résilients », comme Poitiers, nous pouvons désormais avoir les Agences de l’eau, mais aussi l’Ademe, l’Association française d’agriculture urbaine professionnelle, le Cerema (ndlr, Climat et territoires de demain), France villes et territoires durables… »
Article écrit par Claire Brugier et publié par le magazine Le 7 le 4 avril 2024