CENTRE PRESSE 01 AOÛT 2019
Les participants de l’atelier et le réalisateur Vincent Lapize mettent en scène la vie de Rihani dans le quartier des Couronneries.
Paul Ricaud
Pendant deux semaines, le centre d’animation des Couronneries a invité les habitants à réaliser un film sur leurs souvenirs du quartier, avant qu’il ne soit rénové.
Avec comme point commun d’habiter tous aux Couronneries, les quelques participants de l’atelier partagent leurs expériences du quartier.
Avec l’assistance du réalisateur documentariste Vincent Lapize, ils étaient mercredi 24 juillet réunis dans un atelier cinéma pour mettre en scène leur propre vécu. L’occasion aussi d’appréhender les principes de la vidéo et du son. L’action est soutenue par le réseau d’associations Passeurs d’images, qui organise aussi des projections en plein-air sur le territoire de Grand Poitiers (lire ci-dessous). Le but est de faire découvrir le cinéma et ses pratiques aux amateurs qui n’en auraient pas eu l’occasion autrement.
Des séquences filmées et animées
A partir du témoignage de Rihani, ouvrier à la retraite et habitant du quartier depuis les débuts, les participants expérimentent la technique de la pixilation. C’est grâce à une série de photos de l’homme, montées successivement, que les réalisateurs vont animer son récit. A l’écran, on pourra ainsi le voir se démultiplier en plusieurs entités ou avaler des miches de pain plus grandes que sa tête, à la manière d’un dessin animé.
Selon les idées de Vincent Lapize et de Gilles Guillaume, animateur du centre culturel, les participants de l’atelier sont partis d’une « carte subjective » du quartier. Ils ont pu choisir les lieux les plus emblématiques selon eux pour les mettre en valeur avec leurs propres histoires et leurs propres ressentis.
Résultat : un film bien plus dense que prévu. « J’avais prévu un ensemble de courts isolés, mais ça donnera plutôt un seul film », s’enthousiasme Vincent Lapize. Les habitants de ce quartier populaire de Poitiers y entretiennent une relation affective forte. Certains y ont grandi, d’autres y vivent depuis des dizaines d’années.
« La trace d’une époque »
Les Couronneries auront 50 ans l’année prochaine. « Ces ateliers autour de la mémoire sont intéressants pour garder la trace d’une époque », explique Gilles Guillaume. Pour le réalisateur Vincent Lapize, l’intérêt ici est d’observer « les émotions et les souvenirs que les habitants portent sur le lieu. Alors que l’espace public est plutôt impersonnel à première vue. » Anthropologue de formation, le réalisateur saisit l’occasion d’écouter les habitants parler de leur vie de quartier. Il en tirera d’ailleurs un autre film, qu’il réalise sur le thème du terrain rouge, pierre angulaire des Couronneries et lieu de passage pour ses 10.000 habitants.
Paul Ricaud