LA NOUVELLE RÉPUBLIQUE
Les plans du futur site de l’École européenne supérieure de l’image (ÉESI), situé dans le quartier des Couronneries, ont été dévoilés jeudi 27 mai 2021. Livraison attendue en 2024.
Le quartier des Couronneries devrait définitivement en finir avec les anciens locaux d’Énédis. Ceux-ci devraient commencer à être démolis dans les prochains jours. À la place, les nouveaux locaux de l’École européenne supérieure de l’image (ÉESI) devraient sortir de terre, pour accueillir leurs étudiants à la rentrée 2024. L’école est actuellement située dans des locaux peu adaptés, situés rue Jean-Alexandre, en centre-ville, derrière le collège Henri-IV. Elle loue également des locaux boulevard Chasseigne.
L’implantation dans ce quartier n’est pas anodine, comme le rappelle Florence Jardin, présidente de Grand Poitiers, un des partenaires de l’opération. « Le choix a été fait lors du précédent mandat, mais il remplit plusieurs critères, explique-t-elle. Il rentre dans le cadre du renouvellement urbain du quartier : cela ne concerne pas que le bâtiment, mais aussi la vie sur place, les activités, la mixité. » « Un quartier à la fois central et périphérique », résume le directeur de l’école Marc Monjou.
Un site « ouvert sur le quartier »
En effet, le site a vocation à être ouvert sur le quartier. Une nef centrale servira de galerie, qui permettra d’accueillir les activités les plus publiques de l’établissement. Elle reliera également la future place de l’agora, au coeur du futur Pôle culturel et créatif qui accueillera un établissement d’enseignement supérieur de Musique et de Danse et le Centre dramatique national. Cette galerie devrait donner vers l’avenue John-Kennedy au nord, afin de créer un prolongement avec l’arrêt de bus.
12,2 millions d’euros : le coût total de l’opération (dont 1,8 million d’euros pour l’acquisition et la démolition du site d’Énédis). Il est financé par Grand Poitiers (6,9 millions d’euros), la région (2,5 millions d’euros), l’État (1,9 million d’euros) et la Ville de Poitiers (0,9 million d’euros).
La présence de 170 étudiants au maximum, ainsi que de leurs encadrants et de l’équipe technique, favorisera également la mixité sociale. Les étudiants pourraient ainsi, à terme, se loger dans le quartier par exemple.
L’architecte parisien, Benjamin Colboc (cabinet COSA), assume une architecture « frugale ». Pour lui, pas question de faire preuve d’un « grand geste architectural », mais plutôt de concevoir le bâtiment comme un « outil ». Après des visites des locaux actuels pour en comprendre les usages, il a prévu des espaces qui pourront être utilisés pour la création des étudiants. Ainsi, de vastes murs en bois qui permettent la peinture ou l’accrochage de leurs œuvres.
Une attention particulière à l’impact environnemental
Pour le directeur de l’école, il s’agit d’avancer enfin. « On aura plus de place, plus de lumière. Ce sera un lieu dans lequel les étudiants pourront s’installer durablement pour certains projets », imagine-t-il. « Cela permettra aussi aux habitants du quartier d’accéder aux productions des jeunes artistes. »
Le bâtiment répond également à de strictes normes environnementales. En plus de réutiliser un espace déjà bâti – même si la réhabilitation du site d’EDF s’avère trop complexe à cause de la présence d’amiante – la construction utilisera une structure simple de piles et poutres de béton, comblée par du bois. « Le béton est décarbonné, c’est-à-dire qu’il utilise des agrégats de béton déjà utilisé », explique l’architecte Benjamin Colboc. Une manière d’intégrer l’école dans son époque.