Le chantier de construction des nouveaux locaux de l’École européenne supérieure de l’image a débuté, près de la place de Provence à Poitiers. Elle quittera le centre-ville à la rentrée 2026.
C’est l’une des nombreuses opérations prévues dans le cadre du renouvellement urbain des Couronneries. L’Eesi, École européenne supérieure de l’image, emménagera dans de nouveaux locaux dans ce quartier, à la rentrée 2026. Les terrassements viennent de débuter (le calendrier initial prévoyait une rentrée dans ces nouveaux locaux d’abord en 2022, puis en 2024), la première pierre sera officiellement posée le 22 mars 2024.
La mixité grâce à la culture
À Poitiers, l’Eesi (1) est actuellement installée en centre-ville, rue Jean-Alexandre, ainsi que dans des ateliers, boulevard Chasseigne. Son déménagement aux Couronneries avait été acté sous la mandature précédente par Grand Poitiers, qui avait acheté ce terrain, ancienne propriété d’EDF, en 2019.
Tous les partenaires de l’opération ont loué cette arrivée au cœur d’un quartier classé prioritaire en politique de la ville, lors d’une présentation le 6 février 2024. Léonore Moncond’huy, maire de Poitiers, souligne : « L’implantation de l’Eesi est une brique du vaste chantier de transformation des Couronneries. Elle conforte l’empreinte culturelle que la Ville souhaite lui donner et s’inscrit dans la priorité que nous donnons aux quartiers, qui passe par un renforcement de la mixité. L’arrivée de cette école d’enseignement supérieur va diversifier le public qui vit, consomme et passe des moments conviviaux aux Couronneries. »
Benoît Tirant, élu régional, parle de « défi », souhaitant que des jeunes du quartier intègrent l’Eesi à l’avenir : « Il ne faut pas que les habitants du quartier se sentent éloignés de cette école. » Secrétaire général de la préfecture, Étienne Brun-Rovet ajoute : « On ne peut que souhaiter que des étudiants s’installent aux Couronneries.
La politique de la ville, c’est à la fois donner des perspectives aux habitants des quartiers, et faire en sorte que tous les habitants de la ville se projettent dans ces quartiers. » Florence Jardin, présidente de Grand Poitiers, soutient ce projet au service de « la démocratisation de l’accès à la culture », qui sera en grande partie réalisé par des entreprises locales et dont elle a souligné les nombreux atouts, tant pour son adaptation à la pédagogie que pour la réponse aux enjeux écologiques.
Enjeux écologiques
Deux aspects qui ont guidé le cabinet d’architectures Cosa, comme l’a rappelé Benjamin Colboc. En béton, avec « un minimum de points porteurs », le bâtiment a été conçu de sorte à être « le plus polyvalent possible », avec des pièces qui pourront s’adapter aux besoins. Il sera traversé d’une rue intérieure, qui desservira les différents espaces et accueillera des expositions, tout en assurant une régulation thermique de l’école, qui intégrera un centre de ressources, un amphithéâtre, des salles et ateliers, un plateau de tournage, et donnera sur une agora. Ce jardin, livré fin 2025 comme le bâtiment, sera public et accessible à tous en journée.
Charles Reverchon Billot, président de l’Eesi, s’est réjoui de « ce bâtiment pleinement adapté au projet d’une école publique d’art » et a par ailleurs insisté : « L’Eesi a vécu une année 2023 compliquée (27 postes étaient menacés dans le cadre d’un plan de sauvegarde), nous travaillons avec l’équipe de direction pour en sortir, et ce soutien fort des partenaires publics est un signal positif pour la dynamique en cours. » Également élu municipal de Poitiers, il a précisé que du foncier restait disponible pour de futurs programmes culturels sur cette parcelle puisque deux projets pressentis en 2018 pour se construire autour de l’Eesi, le Pôle Aliénor musique et danse et le Meta, ne se sont pas concrétisés.
Le montant total de l’opération est désormais de 18,41 millions d’euros HT, ainsi répartis : État, 900.000 € et 2,4 M€ ; Région, 900.000 € ; Ville, 6,9 M€ ; Grand Poitiers, 7,3 M€.
(1) Portes ouvertes de l’Eesi, 26, rue Jean-Alexandre à Poitiers, samedi 10 février de 10 h à 17 h. Renseignements sur Internet : eesi.eu
Article publié par le journal La Nouvelle République le 8 février 2024