LA NOUVELLE RÉPUBLIQUE 22.07.2020
Virgnie Lyobard, Meryl Pierret (en service civique) et Louisa Degommier, vont aller à la rencontre des habitants de la Vienne. © Photo NR
C’est un lieu artistique arrimé à Montbernage. Chantier public part sur les routes de la Vienne en juillet, et s’amarre aux Couronneries en août.
Dans le quartier de Montbernage, l’espace artistique Chantier public a ouvert son antre en 2017, presque au pied d’un des piliers de la Pénétrante. Un lieu dont la profession de foi serait de « lier des pratiques artistiques et l’espace public », note Virgnie Lyobard, présidente de l’association. Être au cœur du quartier, dans l’espace public Chantier public privilégie le pas de côté. « À côté des grosses structures culturelles de la ville, on se positionne dans un interstice, celui de la jeune création », indique Virginie. Des jeunes pousses des arts visuels ou des collectifs d’architectes qui s’imprègnent de la ville et dialoguent avec les habitants.
La galerie du 4 rue de Montbernage offre la résidence aux artistes de passage. « Être dans l’espace public, au cœur du quartier, permet des interactions citoyennes », explique Louisa Degommier, coordinatrice. Parfois inattendues. « Depuis le déconfinement, un projet de jardin sauvage est né. » La galerie a également organisé quelques « réunions de quartier », en compagnie de voisins croisés lors des applaudissements de 20 h pendant la crise sanitaire.
En route pour des vacances apprenantes
Alors quand est née l’idée gouvernementale de « vacances apprenantes », Chantier public s’est dit « qu’il y avait quelque chose à jouer, que ça avait du sens par rapport à nos valeurs ». À bord d’un « fanzinobus », Virgnie et Louisa vont aller à la rencontre des territoires du sud et de l’est de la Vienne. Première escale à Lathus, ce mercredi, et dernière intervention à Lussac-les-Châteaux, dix jours plus tard.
Le fanzinobus s’arrêtera dans des campings, sur les places de marché, dans les bibliothèques et les maisons de quartier. « Nous allons demander aux gens de nous décrire leur petit coin de paradis, là où ils vivent ». À partir de ces « expressions intimes », Chantier libre éditera ce que Virgnie et Louisa appellent « des cartes sensibles ». Soit un plan graphique, dessiné, illustré, des territoires dont les habitants auront parlé. « Ce projet a pour but de lier les gens autour d’un territoire. Qu’ils puissent exprimer quelque chose d’intime qui deviendrait collectif ».
Escale aux Couronneries Une seconde intervention va occuper leur été, autour de la « maison de quartier rêvée aux Couronneries ». Du 10 au 14 août, Virgnie, Louisa et un collectif d’architectes vont poser leurs valises dans le quartier des Couronneries, à la rencontre des habitants. Histoire de parler de la transformation du quartier, de la circulation en son sein, des endroits où les habitués aiment se poser…
Une seule question : « Et si vous deviez dessiner la maison de quartier idéale ? » Parmi toutes les propositions, une vingtaine seront retenues, éditées et présentées lors de la fête de quartier des Couronneries, le 19 septembre. Dans le même temps, Chantier public poursuivra le travail artistique entamé avec les habitants de la tour Kennedy, autour de la destruction prochaine de leur immeuble. Des projets artistiques en chantier qui réenchantent le quotidien.