LA NOUVELLE RÉPUBLIQUE 16.01.2018
L’artiste Saint Molotov expose jusqu’au 20 janvier.
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Le photographe Julien Michaud entame une série de portraits à la résidence de Bretagne.
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Deux ans de rénovation de la résidence Bretagne par Ekidom se terminent.
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Installé depuis l’an passé à l’emplacement de l’ancienne boulangerie de Montbernage sous la pénétrante, “ Chantier public ” est actif dès ce début d’année.
Pas de trève pour l’association Walpurgis, gestionnaire du lieu culturel « Chantier public ». D’une part, elle poursuit dans le quartier des Couronneries son travail de médiation culturelle autour du projet « Vous », entamée avec le photographe Julien Michaud. D’autre part, elle accueille dans ses murs la résidence et l’exposition de l’artiste et tatoueur Saint Molotov jusqu’au 20 janvier.
Des tatouages au rasoir mécanique “ Spoutnik ” Côté Montbernage, le rendez-vous avec l’univers « Outsider » de l’artiste Saint Molotov est plutôt unique. Après la création en résidence du fanzine « Criminal & religious », l’exposition « Believe in the end of the war zone » reste ouverte au public jusqu’à la fin de la semaine. Pour le dernier jour, samedi prochain, l’artiste réalisera une session de tattoos avec un rasoir mécanique dit
« Spoutnik » détourné de sa fonction… dans une tradition propre aux détenus russes. Autodidacte, longtemps ouvrier en région parisienne, Saint Molotov est actuellement sur la route pour une série de huit expositions le menant de Brighton à Berlin en passant par Dublin et Bruxelles. Son travail fait résonner l’univers visuel du tatouage à celui des croyances religieuses, mystiques ou populaires. Il présente à « Chantier public » une série de mouchoirs travaillés au stylo-bille, à la manière des panos, ces mouchoirs réalisés dès les années 1940 par les prisonniers chicanos dans le sud des États-Unis pour communiquer avec leurs proches. Entre autres multiples tatouages, l’artiste a le visage orné d’une mésange bleue et d’un rouge-gorge : « les oiseaux qui venaient sur la fenêtre chez ma grand-mère ».
Autour de son avatar représenté par une grenouille, Saint Molotov aime véhiculer des codes visuels plus positifs qu’il n’y paraît. Celui de la fonction rédemptrice du tatouage chez les détenus par exemple : « C’est souvent le symbole, lors de la captivité, de l’espoir de vie meilleure ».
Portraits résidence de Bretagne Parallèlement, « Chantier public » reste fidèle à l’accompagnement du projet
« Vous » mené par le photographe Julien Michaud depuis 2016 à la rencontre des habitants du quartier des Couronneries. En partenariat avec Ekidom, ses premiers travaux sont actuellement exposés dans les vitrines des futurs espaces d’activité libérale (ou de service) créés au rez-de-chaussée de l’immeuble de la place de Bretagne dans le cadre des travaux de rénovation menés par le bailleur social (voir ci-dessous). De très beaux agrandissements photo y présentent des habitants posant en extérieur pour marquer leur relation forte au quartier.
Jusqu’à la fin janvier, Julien Michaud invite les habitants des 191 logements qui le désirent à poser au cœur de leur appartement pour – à leur tour – laisser une trace de leur relation à leur lieu d’habitation. Dans l’ensemble né dans les années 1960, le photographe a déjà réalisé quelques portraits dont celui de la doyenne âgée de 105 ans. Jeudi dernier, il avait rendez-vous chez madame Bernadette Vignier. Son mari Christian, décédé dernièrement, était très connu et aimait photographier la vie du quartier. Madame Vignier a tenu à poser avec ses photos liées à la vie de l’immeuble, disposées devant elle en mosaïque. Un bel hommage rendu possible par le travail sensible de Julien Michaud.
Les habitants de la résidence Bretagne peuvent prendre contact avec le photographe Julien Michaud pour un rendez-vous au 06.74.49.11.01 (prises de vues jusqu’au 31 janvier).
A SUIVRE
Fin des travaux à la résidence Bretagne
> Face à la place de Provence, la résidence Bretagne fait parti du paysage des Couronneries depuis la fin des années 1960 avec ses dix étages et ses 191 logements. La place du même nom, située à l’avant, est connue pour ses « volcans », œuvre d’art contemporaine de l’immeuble.
> Son gestionnaire, le bailleur social Ekidom, y achève une période de près de deux ans d’importants travaux de rénovation comprenant notamment ravalement, isolation de la façade nord, amélioration des appartements, restructuration des parkings extérieurs, modernisation des halls ou encore transformation des anciens espaces de services du rez-dechaussée en neuf cellules d’activités libérales ou de service.
> Coût total des travaux : 14 M€.