CENTRE PRESSE 26.11.2018
Le conseil de quartier a interrogé les élus sur le projet du quartier du palais, dont ils sont les premiers voisins.
Un projet urbanistique, culturel et patrimonial qui va changer l’aspect du quartier du palais des Ducs d’Aquitaine à la cathédrale. ©pbonnet
Cinq adjoints au maire de Poitiers et la directrice des affaires culturelles ont répondu aux interrogations du conseil de quartier du centre-ville, il y a quelques jours. Un unique sujet était à l’ordre du jour: le projet de transformation du quartier du palais des Ducs d’Aquitaine, qui ne sera plus palais de justice à partir d’octobre 2019. Le projet présenté dans le détail a suscité quelques questions pertinentes de la part des habitants qui en sont les premiers voisins.
> La traversée.
C’est la première interrogation des riverains, teintée de nostalgie: Pourra-t-on à nouveau traverser le palais et ressortir dans la rue du Marché, « comme il y a quarante ans »? La réponse est oui, mais le calendrier n’est pas défini. « Le plus vite possible après que la collectivité aura pris possession du bâtiment », assure Jean-Marie Compte, élu en charge du patrimoine.
> L’office du tourisme.
Dans la présentation du projet, la notion d’itinéraire depuis la gare jusqu’au Clain, en passant par le palais, la cathédrale et le baptistère Saint-Jean est mise en avant. D’où cette question d’un riverain : « Si on envoie les touristes par là, il faut que l’office du tourisme y soit. » « Il y aura un accueil touristique au palais, c’est certain », promettent les élus. L’office du tourisme lui-même ou une annexe ? « C’est trop tôt pour le dire. »
> Le fil bleu.
L’évocation du projet est aussi une belle occasion pour le conseil de quartier de remettre sur le tapis une revendication récurrente : « Pourquoi a-t-on supprimé le fil bleu (et rouge, et jaune), marquage au sol que les touristes pouvaient suivre autrefois ? » Réponse amusée de Jean-Marie Compte (ndlr : à l’origine de l’abandon des trois anciens fils touristiques) : « On réfléchit évidemment à un nouveau parcours balisé ». Mais pas sous la forme d’un trait de peinture au sol, visiblement.
> La Grand-Rue. Les riverains ont compris que la rue de la Cathédrale sera au cœur du futur quartier, et craignent que la Grand-Rue soit un peu oubliée. « Les trois rues seront confortées dans leur fonction: commerces pour la Grand-Rue, parcours piéton pour la rue de la Cathédrale, et voie motorisée pour la rue Jean-Jaurès », répondent les élus.
> La fin du désert ?
« Aujourd’hui, autour de la cathédrale, c’est un désert pour les touristes, assurent les habitants. Pas de toilettes publiques, pas de commerces, pas de restaurants ». Les élus sont unanimes pour dire le projet du quartier poursuit évidemment un objectif d’amélioration de l’attractivité. « Jusqu’ici, aucun restaurateur ne veut s’implanter dans ce quartier », rappelle Bernard Cornu, élu en charge de l’urbanisme.
> Un projet irréversible ?
Un habitant : « Vous lancez un projet qui court sur plusieurs années, mais il y a des élections municipales en 2020. Est-ce que le projet est irréversible ou peut-il s’enliser comme celui de l’ancien théâtre? » Michel Berthier, élu en charge de la culture, répond avec assurance : « Reprendre possession d’un monument historique de 6.000 m au cœur de la ville est une perspective qui transcende les clivages politiques. Les élus d’opposition sont associés au comité de pilotage et, jusqu’ici, aucun n’a émis l’idée d’abandonner ce projet. »
Philippe Bonnet