CENTRE PRESSE 13.02.2019
Le projet du quartier du palais n’a pas fini d’alimenter la chronique des élections municipales.
(Photo d’archives)
Le projet du quartier du palais a servi de fil rouge au débat budgétaire, lundi soir au conseil municipal de Poitiers.
On n’a pas fini d’en débattre au fil des prochains conseils municipaux et communautaires. Le projet de transformation du quartier du palais, et l’événement culturel qui y est attaché, « Traversées », ont alimenté le débat à l’hôtel de ville de Poitiers lundi soir. Les élections municipales approchent et les appétits s’aiguisent.
Déjà attaqué sur ce sujet, au conseil du mois de décembre, par son adjoint Aurélien Tricot, Alain Claeys a cette fois été la cible d’Yves Jean, lui aussi élu de sa majorité. Le président de l’université (N.D.L.R.: qui quittera cette fonction en 2020, et qui ne cache pas ses ambitions municipales) estime le coût de « Traversées » trop élevé (1,4M€, dont 750.000 à la charge de la Ville), « soit 1,5 point d’impôt ». Il critique aussi la méthode: « Il n’y a pas de co-construction avec les acteurs locaux dans ce projet, qui a été confié à des personnalités extérieures. On n’en voit pas le sens pour les Poitevins. »
« Ne soyez pas frileux! »
Des critiques similaires sont aussi venues des rangs d’Osons Poitiers, « nous lisons que la culture a notamment pour mission d’attirer les touristes […] à faire briller Poitiers, et non à être une force qui irrigue, ce n’est pas notre vision de la culture ». Ou encore de Mad Joubert (EELV) : « Les Poitevins que nous rencontrons dénoncent le coût du projet et le coup médiatique… Ne serait-ce pas du tourisme électoral politico-culturel à l’approche des municipales. » Et enfin de Philippe Palisse (groupe centriste), qui s’est enorgueilli « d’être le seul, au sein du comité de pilotage, à critiquer un projet dont on ne connaît pas les retombées économiques pour Poitiers ».
« Il faudrait un peu oublier les échéances électorales et ne pas céder à la facilité intellectuelle, a d’abord répliqué Alain Claeys à l’attention d’Yves Jean. A ce projet s’intéressent des acteurs culturels locaux tels que le Confort Moderne, la compagnie l’Homme Debout, ou les Rencontres Michel-Foucault. Ça me rappelle les critiques sur l’expo de James Turrell au Confort Moderne il y a près de vingt ans… » Plus largement, le maire a plaidé pour « la réappropriation par les Poitevins du plus beau monument laïque de la région : personne ne comprendrait que la Ville de Poitiers laisse ce bâtiment à l’abandon ». Et de conclure le débat sur ce qui pourrait bien devenir un slogan de campagne municipale : « Ne soyez pas frileux! »
Philippe Bonnet