CENTRE PRESSE 05.09.2018
Marjorie Dangel, directrice du cinéma, et Olivier Naudin, président de l’association Ciné-U, restent prudents quand il s’agit d’envisager l’avenir du Dietrich au sein du futur « pôle image » souhaité par la Mairie.
F.Delage
La Ville veut créer aux Couronneries un « pôle image » qui accueillerait le Dietrich. S’ils n’excluent pas ce déménagement, les responsables du cinéma d’art et essai veulent obtenir des garanties.
Le cinéma Le Dietrich va-t-il déménager à l’horizon 2020 dans un nouveau « pôle image » créé aux Couronneries ?
La Ville le souhaite et a lancé ce projet qui réunirait, dans un site qu’il reste à choisir, l’École européenne supérieure de l’image (Eesi) et le cinéma d’art et essai du boulevard Chasseigne.
« On a appris ce projet par voie de presse, on n’avait pas été mis au courant dans les règles de l’art », déplorent Marjorie Dangel et Olivier Naudin, respectivement directrice du Dietrich et président (depuis janvier) de Ciné-U, l’association qui gère le cinéma. S’ils regrettent la manière, ils ne refusent pourtant pas d’emblée cette perspective de déménagement. Mais sous certaines conditions.
Quatre salles
« En juillet, on a visité les sites envisagés aux Couronneries en compagnie de gens de la Mairie, de l’Eesi et d’AG Studio Programme, la structure chargée de définir un cahier des charges pour ce projet, expliquent les responsables du Dietrich. Et l’on se réserve toujours la possibilité de dire non. »
Les garanties qu’ils demandent se veulent claires : « Il faut d’abord que le Dietrich puisse préserver son identité, comme a pu le faire le Tap cinéma en s’installant au Castille. Qu’on ne nous demande pas de changer notre programmation, qu’on ne fasse pas de nous un pôle d’éducation à l’image. Il ne faut pas que l’esprit de l’association se perde en route. » Selon eux, le programmiste d’AG Studio doit rendre sa copie à la fin de l’année, la Mairie envisageant une pose de première pierre du pôle en 2020.
« On se pose aussi des questions sur l’accessibilité du nouveau lieu, poursuit Marjorie Dangel. C’est pourquoi nous avons demandé à la Mairie de procéder à une étude de marché, et aussi une étude de public, pour savoir si ce dernier serait prêt à nous suivre. » Mais le Dietrich sait aussi ce qu’il pourrait gagner dans ce déménagement :
« Cela reste difficile de s’en sortir avec un seul écran, et on a demandé à pouvoir disposer de quatre salles dans le nouveau lieu: une grande salle d’environ 180 places qu’on partagerait avec l’Eesi, et trois autres salles de 60-80 places. »
Un record de 28.000 entrées
Reste que le dossier risque de demander beaucoup d’énergie aux quatre salariés et aux 25 bénévoles actifs de l’association Ciné-U. Et à l’heure où le Dietrich vient de battre son record de fréquentation annuelle (28.000 entrées en 2017, contre moins de 20.000 deux ans plus tôt), il n’est pas question pour lui de se lancer dans cette nouvelle aventure sans assurances.
Prochains temps forts au Dietrich:
– le 19 septembre, à 21h, avant-première de « Libre » en présence du réalisateur Michel Toesca;
– le 21 septembre à 19h, présentation du trimestre avec quiz, jeux;
– le 27 septembre à 21h, avant-première de « I feel good » en présence du réalisateur Benoît Delépine.
Frédéric Delâge