LA NOUVELLE RÉPUBLIQUE 12.12.2017
La rénovation urbaine des Couronneries ne pourra pas être menée aussi rapidement que prévu.
© (Photo archives NR, Dominique Bordier)
Contraint de baisser ses loyers, le bailleur social annonce qu’il sera amené à réduire les opérations de rénovation et de construction de logements.
C’était prévisible et les ultimes annonces gouvernementales pour tenter d’atténuer le choc pour les finances des bailleurs sociaux n’y ont rien changé. La décision du gouvernement, validée par l’Assemblée nationale, de faire supporter aux bailleurs sociaux la diminution des APL (Aides personnalisées au logement) perçues par leurs locataires aura des conséquences lourdes pour Ekidom, le bailleur social de Grand Poitiers.
Les entreprises du bâtiment impactées Daniel Hoffnung, son président, a lu vendredi dernier une motion devant le conseil communautaire pour s’indigner de cette situation et annoncer les répercussions qu’elle aura tant pour les locataires que pour les entreprises du département.
La motion a reçu le soutien de tous les conseillers communautaires à l’exception d’Edouard Roblot (centre droit Poitiers). Daniel Hoffnung a fait calculer par ses services l’impact de la réduction des APL : 60 € en moyenne par mois par ménage jusqu’à 160 € (en fonction du nombre de personnes à charge dans le ménage). Ce qui représentera dès l’année prochaine 4,6 millions d’euros de recettes en moins pour Ekidom. « C’est l’équivalent de notre bénéfice annuel. Quand on sait que quand nous investissons un euro sur nos fonds propres pour réhabiliter ou construire un immeuble, c’est au final entre 6 et 7 euros qui sont investis (*), la réduction des investissements s’établira à plus de 25 millions par an ». Dès lors, l’opération de rénovation urbaine des Couronneries, tout juste signée, sera étalée dans le temps au delà de ce qui était prévu. Le bailleur social ne pourra pas tenir son échéancier de travaux annoncé en début d’année au moment de la fusion entre Logiparc et Sipéa Habitat.
A l’échelle du département, avec les autres bailleurs sociaux, Daniel Hoffnung a annoncé entre 50 et 60 millions d’euros de chantiers en moins pour les entreprises du bâtiment. Et il a souligné que les mesures compensatoires proposées par l’État n’auraient que peu d’effets pour Ekidom. Plus grave même : elles vont à l’encontre de la mixité sociale en faisant payer un surloyer aux locataires les plus aisés.
(*) Les réhabilitations et constructions de bâtiments neufs sont financées par les fonds propres du bailleur social, par le recours à l’emprunt et par l’appel à des subventions.