CENTRE PRESSE 06.11.2019
Ilham Bakal est intervenue devant des enfants et parents dans les centres de loisirs.
Eroyez
Le centre d’animation des Couronneries mène une série d’actions autour des écrans et de la sensibilisation à leur usage par les enfants. Le sujet est notamment abordé de manière humoristique.
Le centre d’animation de Poitiers-Sud y consacrera sa semaine de la parentalité, à la fin du mois. Celui de Beaulieu et le centre socioculturel de la Blaiserie ont abordé le sujet au printemps dernier. Aux Couronneries, le centre d’animation travaille sur ce thème depuis l’an dernier, et a mis en place un programme d’animations tout au long du mois de novembre. Ce sujet, c’est la place des écrans dans notre quotidien, et notamment dans celui des enfants. Dans différentes structures, des professionnels socioéducatifs constatent parfois des addictions aux écrans chez les petits, ainsi que des problèmes de développement du langage ou d’autres apprentissages (lire aussi CP du 24 avril dernier).
« Le but est d’amener les parents à se questionner »
« Notre objectif est de sensibiliser à la fois les jeunes, les enfants et les parents sur leurs pratiques, en adaptant les actions car les problématiques ne sont pas les mêmes selon l’âge, explique Ludivine Lavaur, référente des animations familles au centre d’animation des Couronneries. Pour les parents, les actions concernent à la fois la sensibilisation et la rencontre avec des spécialistes: psychologue, orthophoniste, psychomotricienne… Le but est d’amener les parents à se questionner. » Delphine Le Bihan, psychologue à Poitiers, interviendra notamment le 16 novembre. Interviewée par Centre Presse en avril, elle expliquait : « L’usage des écrans est problématique si ça génère du conflit. Chez les enfants d’âge de la maternelle, on va voir des grosses frustrations, du mal à s’endormir, à se concentrer… Les enseignants constatent aussi que des enfants n’ont pas la force de faire la pince avec les doigts pour tenir un crayon. Chez les ados, certains peuvent être s’enfermer dans les jeux vidéo. »
« Le propos n’est pas de dire « les écrans ce n’est pas bien », poursuit Ludivine Lavaur. Ce sont des outils formidables. Mais il y a des précautions à prendre.»
Le programme mixera ainsi des ateliers, des temps d’échanges… et des sketches. Ilham Bakal, humoriste poitevine, interviendra à plusieurs reprises dans des lieux publics du quartier, après avoir déjà donné deux petits spectacles dans les centres de loisirs, pendant les vacances.
« Vous savez ce que sont les écrans, les enfants?, lance-t-elle. Des objets rectangulaires où on peut regarder des choses… » Les petits de 3 à 6 ans répondent: « la télé », « la tablette », « le téléphone », « l’aquarium », « internet »… Presque tout bon… Avec le sourire, Ilham Bakal taquine les parents qui vont sur facebook au lieu de s’occuper des enfants, qui font des selfies… et interpelle aussi les petits: « Vous regardez des dessins animés? Moi, quand ma fille avait trois ans, elle est devenue addict aux écrans. Quand je disais « stop », elle hurlait « Noooooooon » et elle mettait le bazar partout… Les enfants ne doivent pas regarder trop d’écrans, ils ont besoin de jouer, dessiner, courir… En fait, à la télé, Dora l’exploratrice, elle vous parle, mais ce n’est pas votre copine! » Parmi les parents présents, certains admettent ne jamais avoir trop limité les écrans jusqu’à présent : « Mais ça fait réfléchir. » Une maman de trois enfants est déjà consciente du problème mais n’a pas toutes les clés : « Je ne peux pas toujours m’occuper d’eux. Et puis leur papa leur dit oui, et quand je me fâche, je passe pour la méchante. » Elle viendra peut-être aux prochains rendez-vous avec les intervenants professionnels en compagnie de son mari. Petit à petit, le message de sensibilisation porte ses fruits.
Élisabeth Royez