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Comme un symbole de la rénovation urbaine des Couronneries, le grignotage de la barre Schuman a commencé hier. Un projet à 170 M€ qui va changer l’image de tout un quartier.
L’image va certainement marquer les habitants du quartier jusqu’à la fin de l’année. Une grignoteuse géante a attaqué, hier après-midi, la barre Schuman par son milieu et devrait laisser un joli trou avant Noël. « Grignoter la barre Schuman va nous permettre de vraiment ouvrir le quartier », note Élisabeth Naveau-Diop, vice-présidente de Grand Poitiers en charge du logement social, et présidente du bailleur social Ékidom.
Un projet construit autour de grandes allées
Cette démolition partielle (la soixantaine de familles a été relogée) permet de comprendre un peu mieux l’idée phare de ce programme de renouvellement urbain des Couronneries. Une idée construite autour de grandes allées. « Pour apporter tout le confort à la mobilité douce », précise Étienne Lénack, architecte urbaniste. Une allée partira de la place de Bretagne jusqu’au lycée Aliénor-d’Aquitaine, une autre est envisagée derrière le centre commercial (même si pour des questions de copropriété, la question n’est pas réglée), et enfin une grande allée partira de la place de Provence pour aller jusqu’à l’école Andersen en traversant la fameuse barre Schuman.
Pour Léonore Moncond’huy, la maire de Poitiers, il s’agit d’un « projet qui change la face du quartier et la face de la ville ». Un quartier qui était à la pointe de la modernité à l’époque de sa construction dans les années 1960 avec des « logements plus modernes avec salle de bain ». Demain, l’avenir des Couronneries s’articulera autour du pôle de santé « pour que le quartier ne devienne pas un désert médical ». La maire espère aussi renforcer le lien social autour de la place de Bretagne avec « un espace plus végétal et plus convivial ». Le pari de « la culture comme marqueur fort » est aussi lancé avec l’Eesi (École européenne supérieure de l’image) et ses 170 étudiants qui vont s’installer sur l’ancien site d’EDF, mais aussi la réhabilitation du foyer Kennedy. Et les habitants dans tout cela? En début de semaine, mardi, ils étaient 150 au conseil citoyen des Couronneries pour parler du projet avec les élus et l’architecte. « Il s’agit d’une nouvelle phase d’information et de concertation », rappelle Léonore Moncond’huy.
Les habitants concertés le 5 févrie
Les habitants ont d’ores et déjà coché sur leur calendrier le samedi 5 février 2022, date à laquelle ils pourront participer à un atelier autour d’une triple thématique : la mobilité, la végétalisation et le choix du mobilier urbain. Fin mars, cette participation géante devrait aboutir à une synthèse qui tient à coeur de l’architecte, Étienne Lénack : « Le projet sera enrichi par vos apports. » En attendant les enrichissements, les habitants ont encore des questions. « Avec les ralentisseurs prévus sur la rocade (celle passant entre la barre Schuman et la place de Provence), vous ne craignez pas de déplacer le trafic des voitures du nord vers le sud ? », s’inquiète un habitant de l’allée de Saintonge.
D’autres s’interrogent sur « le lien futur » entre ce quartier new-look et le centre-ville. Même si ce n’est pas forcément dans le projet poitevin de l’Anru (Agence nationale pour la rénovation urbaine), Léonore Moncond’huy annonce que la « carte du réseau de Vitalis est en train d’être complètement refaite avec une augmentation de fréquence des bus ». Et la médiathèque ? La ludothèque ? La rénovation du centre commercial? Les anciens locaux de France 3? Les habitants sont curieux. Selon les élus présents à la réunion, mêmes si ces bâtiments ne sont pas inscrits dans le programme de rénovation urbaine, ils pourraient quand même en bénéficier d’une façon ou d’un autre, par ruissellement ou par aubaine.