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Le chantier de réhabilitation de la résidence Schuman a débuté depuis quelques semaines. Ekidom y conduit une première expérimentation de réemploi des matériaux.
Officiellement, la première pierre de la rénovation urbaine du quartier des Couronneries sera posée le 16 décembre prochain. Mais des travaux ont commencé depuis quelques semaines, notamment ceux de la réhabilitation de la résidence Schuman, où Ekidom a mis en place une filière de valorisation des déchets de la démolition, en concertation avec Spie Batignolles, leader du groupement des entreprises chargées du chantier.
« 34 tonnes de déchets potentiellement valorisables »
« C’est une première expérimentation sur un chantier d’une telle ampleur, confirme la directrice générale du bailleur social, Stéphanie Bonnet. Pour l’instant, il n’y a pas d’obligation légale, mais on est dans notre rôle pour accompagner les entreprises sur ce terrain-là (1) et ça fait aussi partie de la feuille de route politique que nous a donnée Grand Poitiers. » Généralement Ekidom pilote des réhabilitations de moindre mesure. « Là, on va démolir deux cages d’escaliers et une vingtaine de logements pour couper la résidence en deux, ça va produire beaucoup de déchets, explique Anthony Potreau, qui conduit le projet pour Ekidom. Ça va nous permettre d’établir un processus qu’on utilisera ensuite sur d’autres chantiers, par exemple sur la réhabilitation future de la résidence Slovénie. »
Ekidom s’est tourné vers l’entreprise Cycle up (lire en encadré) pour établir un diagnostic des ressources en matériaux sur le chantier. « Sur 97 tonnes de ressources hors gros œuvre, ils ont identifié 34 tonnes de déchets potentiellement valorisables, soit 160 tonnes de CO2 évités, selon les cycles de vie des différents matériaux, continue Anthony Potreau. Cycle up nous a également fourni une fiche de solutions de réemploi par matériau, qu’on a ensuite partagées avec les différentes entreprises. » Les marches d’escaliers seront, par exemple, réutilisées pour les cheminements extérieurs de la future résidence, les barres métalliques en façade serviront à faire des appuis vélos. Les éléments démontables seront mis en vente sur la plateforme en ligne de Cycle up: garde-corps, portes, sanitaires, bardage en bois, robinetterie, etc. « Enfin, une partie des déchets de démolition sera retraitée par l’entreprise BTP recyclage de Montamisé et réemployé pour les revêtements de sol dans le béton des paliers », énumère Anthony Potreau.
(1) Le secteur du BTP est le plus gros producteur de déchets, 260 millions de tonnes par an en France.
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Ekidom s’était tourné vers l’acteur le plus proche, La Regratterie, association basée à Migné-Auxances. « On n’a pas les capacités de réaliser des diagnostics de cette ampleur, explique l’association. Alors on a orienté Ekidom vers des structures plus compétentes, comme Cycle up ». C’est sur la plateforme de matériaux de récupération de Cycle up que la Regratterie va ensuite pouvoir faire son marché, « à des conditions tarifaires favorables aux structures associatives comme la nôtre ». D’ici quelques semaines, la recyclerie de Migné-Auxances va accueillir pas mal de matériaux en provenance du chantier de la barre Schuman, « des gardes corps métalliques, des serrures, etc. ».