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Le renouvellement urbain des Couronneries n’est pas le seul axe d’Ekidom en 2022. Le bailleur social de Grand Poitiers veut innover pour les locataires, les matériaux, la vie dans les quartiers…
Des logements seront transformés en locaux associatifs et commerciaux, dans les quartiers en politique de la ville. eroyez
Avec 75 millions d’euros qui seront investis d’ici 2025 par Ekidom, dans le cadre du NPNRU (Nouveau programme national de renouvellement urbain), les Couronneries occupent naturellement une grande place dans les projets 2022 du bailleur social public de Grand Poitiers. Cette année devrait ainsi voir la fin des travaux pour les Tours roses, le démarrage des travaux de Schuman dans sa nouvelle configuration (la barre a été scindée en deux) et le lancement des projets pour les immeubles rues de Slovénie et Dunant.
Favoriser l’activité économique dans les quartiers
Mais, comme l’ont rappelé Élisabeth Naveau Diop, présidente, et Stéphanie Bonnet, directrice, lors de la conférence de presse sur les perspectives de l’année, Ekidom mène de front des projets répondant à ses différentes missions, dans les domaines du logement, bien sûr, mais aussi de l’environnement, du social, de la mixité ou du vivre-ensemble dans les quartiers. Le bailleur social entend d’ailleurs se servir de la dynamique impulsée aux Couronneries comme d’un exemple à décliner partout ailleurs. « Cette réhabilitation est emblématique en termes de transition énergétique, de mixité sociale, d’accessibilité…, soulignent-elles. Nous travaillons ces enjeux sur tous les bâtiments. »
En terme d’environnement, elles citent les 5.000 logements d’Ekidom raccordés au réseau de chaleur urbain, le bon classement en étiquette énergie (A, B ou C) de 57,8% des 11.700 logements du parc (prochainement 64,8% avec les travaux en cours), la valorisation des déchets lors de déconstructions ou encore le projet pilote qui va voir le jour à Savigny Lévescault : « L’enjeu est d’y étudier les bâtiments biosourcés avec une expérience sur six logements, afin de créer une chaîne locale d’approvisionnement en matériaux : paille, pierre… »
Des labels pour l’énergie et l’accessibilité
Sur le plan social, Ekidom est engagé auprès de publics fragiles : un projet a été retenu, avec la Croix-Rouge, pour des logements pour les femmes victimes de violences; un partenariat est lancé avec le Pimms (point information médiation multiservices) pour aider des locataires à mieux gérer leur consommation, d’eau notamment, et ainsi réduire leurs charges; la labellisation de 600 logements HSS (Habitat senior services) est visée en 2032, en répondant aux critères d’accessibilité du logement et des abords, de la proximité de commerces et de l’occupation par un senior.
Économiquement, Ekidom fait aussi partie des structures publiques qui font le plus travailler des entreprises locales et des personnes en insertion, « mais nous voulons aller plus loin », expliquent Élisabeth Naveau Diop et Stéphanie Bonnet. « Nous constatons une forte paupérisation: 80% des demandeurs de logement social ont des revenus inférieurs à 60% du plafond de ressources. Afin d’aider à ramener de l’emploi dans les quartiers en politique de la ville (1), nous allons faciliter la transformation de logements en locaux, pour permettre l’installation de nouvelles activités économiques, de services ou d’associations. » Actuellement, Ekidom compte 130 surfaces commerciales et quatre locaux associatifs. Une fois l’autorisation de l’État obtenue pour modifier la destination de logements, plusieurs projets pourraient ainsi aboutir : un local pour les médiateurs de Saint-Éloi, une parcelle vendue pour un cabinet médical aux Trois-Cités (secteur Normandie-Niemen), une vente de parking à Saint-Éloi pour l’agrandissement d’une pharmacie, un local pour l’UFC Que-Choisir dans le même quartier… Des locaux de ce type seront aussi prévus dans les réhabilitations à venir.
(1) Dispositif unissant État et Ville pour financer des actions dans les quartiers les plus
défavorisés.
Mieux répondre aux locataires
Ekidom va créer cette année une cellule de relation clients en interne, annonce Stéphanie Bonnet. « Nous voulons monter en puissance en qualité de service. Avec cette cellule, tous les appels des locataires seront pris par un pool de collaborateurs formés, à la place des chargés de secteur qui ne peuvent pas répondre quand ils sont pris par autre chose. » Une agence mobile sera aussi lancée pour tenir des permanences dans les communes de Grand Poitiers.
Élisabeth Royez