CENTRE PRESSE 24.04.2019
La semaine dernière, les habitants étaient invités à imaginer le futur du «Terrain rouge». pbonnet
A Poitiers, à l’arrière de l’école Charles-Perrault, dans le quartier des Couronneries, un ancien terrain de sport est à l’abandon. Habitants et urbanistes réfléchissent ensemble à son utilisation.
Les affichettes accrochées aux arbres du quartier par le centre d’animation des Couronneries donnaient rendez-vous sur le « Terrain rouge », un après-midi de la semaine dernière. Une trentaine d’habitants y ont retrouvé les urbanistes du cabinet Lambert-Lenack, chargés par Grand Poitiers, d’une partie du travail de reconfiguration urbaine de ce quartier de Poitiers.
Le « Terrain rouge », ce sont les anciens courts de tennis et terrains de sports, situés derrière l’école et le gymnase Charles-Perrault, au bout du parc des Crêtes. « Si on y ajoute la partie naturelle (arbres et pelouse) en bordure des immeubles, sa superficie est de 7.000 m », calcule tout haut un urbaniste.
« Recréer un lieu qui intègre les usages que voudront lui donner les habitants »
Aujourd’hui, il ne sert quasiment à rien ni à personne. Le terrain de sport est défoncé, ses lignes ont disparu et l’extension récente de l’école l’a amputé d’un bon morceau. Il ne subsiste que la carcasse d’un but de hand à une extrémité. Les gamins ne peuvent même pas y jouer au foot, car les rebonds du ballon sont aussi aléatoires qu’au rugby. En revanche, il est régulièrement traversé par les promeneurs et les habitants du quartier qui reviennent du marché des Couronneries, « parce qu’il permet d’éviter les zones de circulation automobile ». Il peut aussi être une zone de tension entre les plus anciens du quartier, qui aspirent à la tranquillité, et les nouveaux habitants, qui ont apporté des modes de vie différents.
« L’objectif est de recréer un lieu qui intègre les usages que voudront lui donner les habitants », expliquent les urbanistes, pour lancer la réunion. On aurait pu plaquer un city-stade, ou une aire de jeux, mais on a préféré demander leur avis aux usagers. » Le sujet a déjà fait l’objet de deux réunions depuis décembre dernier. Cette fois, les urbanistes ont apporté des photos pour illustrer des activités. Un terrain bosselé pour les jeunes aventuriers, un mur d’escalade, des bancs multicolores pour la sieste ou la discussion, etc.
Des barbecues ?
Sur les plans, le terrain a été divisé en trois zones par les urbanistes :
« aventure » derrière le gymnase, « sport en souplesse » derrière l’école et
« détente et repos » sous les arbres près des résidences. La discussion est animée. Un retraité se souvient du temps où les gamins « pouvaient jouer à cache-cache derrière les lauriers, aujourd’hui disparus ». Les jeunes, eux, réclament « un citystade pour jouer au foot ». Ils n’en démordent pas, celui de la rue de Slovénie, à l’autre bout des Couronneries, « est trop loin pour les petits ». Une dame, en revanche, ne veut pas entendre parler du foot, « déjà que les gamins courent le soir jusqu’à onze heures ou minuit… » Un autre jeune évoque l’hypothèse de barbecues en libre accès… La réflexion va se poursuivre jusqu’à l’été. « Puis on va probablement proposer des installations éphémères, pour que les gens puissent les tester », évoquent les urbanistes. On se donnera alors à nouveau rendez-vous au « Terrain rouge », pour poursuivre la discussion et trouver un terrain d’entente.
Philippe Bonnet