LA NOUVELLE RÉPUBLIQUE 13.11.2017
Une exposition est proposée à la Maison du projet à Carré Bleu qui sera le cœur névralgique du programme.
© (Photo NR, Patrick Lavaud)
Les Couronneries sont le cinquième quartier en France à bénéficier du nouveau programme de renouvellement urbain. La convention a été signée hier.
« J’ai habité les Couronneries. Quand on m’a dit que le quartier allait faire l’objet d’un renouvellement urbain, j’ai dit ma surprise ». Isabelle Dilhac, la préfète de la Vienne, n’a pas caché son étonnement lors de sa récente prise de fonction, quand ses services et le maire de Poitiers, Alain Claeys, lui ont indiqué que le quartier des Couronneries faisait l’objet d’une opération de renouvellement urbain.
Elle se souvenait d’un quartier dont l’urbanisme marqué par la circulation automobile sortait tout juste de sa période de construction. Elle a concédé qu’elle n’était pas forcément la meilleure juge de son évolution et qu’elle devait confronter son regard à celui de ses habitants. Quelques minutes plus tôt, dans les salons d’honneur où ont été prononcés les discours avant la signature officielle de la convention, Alain Claeys, maire de Poitiers, a relevé la même anecdote. Pour ajouter qu’il importait de s’attaquer aux problématiques bien en amont. Appel au député « Vous êtes sur le podium des quartiers conventionnés au niveau national », a annoncé Nicolas Grivel, directeur général de l’Anru (l’Agence nationale de renouvellement urbain), qui s’est dit marqué par la volonté des responsables locaux d’aller vite. Qu’il s’agisse d’intervenir sur l’habitat, le cadre de vie, l’accès des populations aux équipements publics, l’offre éducative et culturelle. « Certes, les Couronneries ne sont pas le quartier qui a la plus de difficultés. Mais, il importe d’éviter son renfermement sur lui-même, de fluidifier le parcours résidentiel dans l’attribution des logements aux locataires ». Alain Claeys a décliné les différents chapitres en réitérant sa proposition d’une conférence de consensus, appelée à se prononcer sur l’implantation d’un téléphérique ou d’un funiculaire ou d’un renforcement des bus. « Toutes les hypothèses sont sur la table ! » Les principaux chantiers : le transfert de l’école supérieure de l’image « en évitant toute localisation qui pourrait poser problème », la rénovation des groupes scolaires et leur ouverture sur le quartier, l’implication du Conservatoire dans les écoles, la reconfiguration des espaces publics (« il manque une centralité »), la reconstruction du foyer des jeunes travailleurs (« Nous avons pris des engagements sur sa gestion »).
Il a gardé, pour la fin, la réhabilitation et reconstruction de logements pour dire que ce volet ne pourrait s’engager que si les députés revenaient sur la réduction des crédits alloués par l’État aux bailleurs sociaux. Sacha Houlié, député de Poitiers-Sud, était face à lui. Une deuxième lecture du projet de loi doit intervenir d’ici la fin du mois.
Un programme de 151 millions d’euros
> L’Anru apportera 18 M€: 13 M€ de subventions et 5 M€ de prêts bonifiés.
> Le coût total e st de 151,2 M€. 81 M€ seront apportés par les bailleurs sociaux (Ekidom, Habitat de la Vienne, Immobilière Antlantic Aménagement). 53 M€ par Grand Poitiers et Poitiers.
> 134 logements sociaux seront démolis dont la tour du Foyer des jeunes travailleurs (elle cédera la place à une résidence jeunes actifs de cent places), 1.799 logements seront réhabilités et 1.156 résidentialisés. 45 logements sociaux seront reconstruits hors Poitiers.
> Les trois écoles seront rénovées (Charles-Perrault est terminée, Daudet se poursuit et Andersen suivra).
> Un programme opérationnel d’accompagnement des copropriétés sera lancé et une copropriété de 60 logements sera requalifiée.
> Une maison de santé sera confortée.