CENTRE PRESSE
En un mois, la Ville de Poitiers avait récolté 18 tonnes de déchets, principalement du mobilier.
(Photo Archives Centre Presse)
En début d’année, dix bennes ont été installées aux Couronneries pour faire face aux encombrants. Bilan.
A première vue, le chiffre peut impressionner. De la mi-janvier à la mi-février, la Ville de Poitiers a collecté 18 tonnes de déchets (principalement du mobilier) dans le cadre d’une opération ponctuelle de dépose de bennes dans le quartier des Couronneries.
A l’époque, le but était de réduire le volume d’encombrants qui ne cessait de grandir aux pieds des immeubles. Mais aux yeux de Jérôme Freisseix, directeur général pour la transition énergétique de Grand Poitiers,
le bilan est mitigé : « Ce n’est ni un échec, ni un succès, ça n’est pas encore la solution ».
Il est vrai que malgré les campagnes de sensibilisation et de communication, on a encore vu des matelas et des pneus… déposés à 3 m des bennes.
Les incivilités toujours là
Décourageant ? Jérôme Freisseix ne veut pas baisser les bras. « Nous allons repartir à l’assaut et relancer une réflexion avec les bailleurs sociaux pour reconsidérer la communication et la sensibilisation. »
Le technicien se raccroche aussi a des signes positifs : « Le service déchets et propreté reçoit de plus en plus d’appels, cela signifie que les gens supportent de moins en moins de voir des déchets un peu partout ».
Pourtant les incivilités continuent. A Poitiers comme ailleurs. Le directeur général pour la transition énergétique de Grand Poitiers rappelle que
« chaque produit neuf que vous achetez est soumis à l’écotaxe ». Cela signifie que lorsqu’une enseigne vous vend un frigo neuf, elle doit vous reprendre l’ancien. Mais avec internet, celui qui livre (un prestataire extérieur) n’a aucune obligation de reprise. C’est ainsi que le vieil électroménager ne part plus (ou moins) en déchetterie. Jérôme Freisseix balaie d’un revers l’argument qui dit que ceux et celles qui n’ont pas de voitures ne peuvent amener le vieux matelas à la déchetterie : « Comment le matelas, lorsqu’il était neuf, est-il arrivé à l’appartement ? » Selon le technicien, il faudra certainement inventer d’autres dispositifs à l’avenir. « Aujourd’hui, il n’y a plus d’heure pour acheter, alors qu’il y a des horaires pour les déchetteries. »
Tester d’autres pistes
Des villes ont déjà testé le concept de déchetteries mobiles pour être au plus près des gens. C’est peut-être une piste. Grand Poitiers rappelle néanmoins que sur le territoire, on trouve toujours une déchetterie ouverte sept jours sur sept. Aucune raison donc pour tout balancer dans la nature.
Bruno Delion